On plie le camp. J’offre le dessin d’oiseau à Émeline pour la remercier de cette opportunité qu’elle m’a offerte, d’avoir préparé l’itinéraire, repéré les cabanes, les sources, m’avoir permis de découvrir le Vercors en sa douce et énigmatique compagnie, et m’avoir supporté ! Au dos quelques lignes en rimes résument ces cinq derniers jours, elle range le dessin sans les remarquer, ce sera la surprise.
Je vais prévenir François qu’on retourne au café au centre du village pour prendre le petit-déjeuner. Après un passage à la boulangerie, on passe commande de boissons chaudes et nous installons en terrasse.
François arrive, les deux frères flamands réunis s’installent à une table non loin. Un jeune homme aussi est là, Malo, que François a rencontré la veille.
Le minibus pour Die arrive, notre quatuor s’installe à bord : François, Émeline, Malo et moi. Originaire de Paris, Malo est monté s’isoler dans les montagnes suite à deux décès. Il a passé plusieurs jours avec le berger et a quelques anecdotes à nous raconter. Il fait du rap, a suivi les cours d'une école de jazz, a parlé marche en pleine conscience. On se rejoignait tous les deux sur la pratique et la culture. En parlant de ses motivations il semble ému, et je dois faire un effort pour contenir mes larmes.
Séparation à Die, où Malo a une correspondance plus tard. Nouveau trajet en car : papotage, en observant en fond le paysage qui défile.
A Valence, François nous quitte, mais je le rattrape pour qu’on ne se sépare pas sans un selfie souvenir.
Retour au binôme originel. Le bouillon d’émotions est latent. Train dans ¾ d’heure. Trajet jusqu’à Grenoble d’1h30 bien trop court, ou pas.
Je laisse Émeline dans le TER, et je me retrouve sur ce muret en pierre, devant les rangées de vélos, à tenir ce journal. Le bouillon continue à secouer un peu. Sur les bons conseils d’une amie j’écris, et ça fait du bien. Ces cinq jours m’ont désarmé, je suis à fleur de peau. J’échange avec une amie sur instagram, que je découvre aussi sur la corde sensible en ce moment, et je me plais à conclure par l’une de ses phrases que je connais par cœur :
“Saloperie de vague à l’âme. Qu’est-ce que c’est beau et con, d’être un être à peu près conscient sur les chemins de sa propre existence.”, Luxfugae
Les downs
Les highlights
Émeline a également partagé cette aventure sur son blog ramblinfroggy, voici l'adresse de l'article :
https://www.ramblinfroggy.com/post/traversée-du-vercors