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Départ de la maison à 9h10 : bus, TGV jusqu'à Lyon, TER jusqu’à Grenoble. Je rejoins Émeline, plongée dans la lecture d’un magazine. À notre rencontre, son expression impassible déstabilise un peu (j’en saurai davantage plus tard).

En route !<br>
En route !

Dans le train j'ai terminé la lecture du livre Never Cry Wolf de Mowat Farley : un chouette livre très informatif et plutôt drôle, écrit par un scientifique parti étudier les loups dans le nord du Manitoba, au Canada. Ma mission consiste donc désormais à trouver une boîte à livre, afin de m’alléger avant le départ. Mission avortée rapidement puisqu’Émeline le récupère !

Le bus T65 pour monter à St-Nizier-du-Moucherotte étant dans plus de 3h, nous montons dans un tram puis un bus pour nous rendre au pied du Vercors, et en à peine 3 minutes le pouce levé, nous voici embarqués dans la petite voiture de Sabine. Elle est un peu taciturne bien que souriante, peut-être fatiguée de sa journée en tant qu’infirmière. On sent qu’elle connaît la route, et sa voiture a du répondant pour arpenter le sinueux tracé, également apprécié des “crétins des Alpes”. (Il semble qu’ils aient dans le secteur des petits noms pour pas mal de choses.)

Les pieds à nouveau sur la terre ferme, un petit plein d’eau, et nous commençons l’ascension vers le Moucherotte. Nous continuons à faire connaissance. Parler et grimper n’étant pas très compatibles chez Émeline, je monte à mon rythme, prenant un peu d’avance. Il fait vraiment chaud et nous suons quelques litres. Nous croisons du monde redescendant, témoignant de l’attrait du point de vue.

La flore en chemin est riche : gentianes, digitales jaunes, ombellifères, et bien d’autres que je ne sais nommer. Un plein d’eau à la source du Moucherotte, puis nous atteignons l’abri du même nom. Des panneaux très sympas sont accrochés aux murs extérieurs, reprenant des citations d’auteurs célèbres, avec de belles illustrations mettant chaque fois une espèce à l’honneur. 

De belles illustrations type vectoriel, qui évoquent du pochoir.<br> Proverbe turc : ''Celui dont le pied glisse montre le chemin à beaucoup."<br>
De belles illustrations type vectoriel, qui évoquent du pochoir.
Proverbe turc : ''Celui dont le pied glisse montre le chemin à beaucoup."

L’intérieur contient moult informations sur la formation géologique du secteur, que je passe assez rapidement. Malgré ces aménagements, il semble possible d’y dormir. Une option que nous gardons en tête tout en continuant à monter vers le sommet juste au-dessus.

La vue sur Grenoble et les massifs alentour se révèle alors et ne déçoit pas ! Une famille a déjà posé deux tentes. Nous nous installons un peu plus haut, et je dessine pendant qu’Émeline lit un peu puis vadrouille un moment, son enregistreur audio à la main.

Quand c'est l'heure de dessiner, face au massif de la Chartreuse<br>
Quand c'est l'heure de dessiner, face au massif de la Chartreuse

Nous dînons, puis le vent nous rafraîchissant, nous migrons sur une petite zone à l’écart où nous découvrons de belles places pour admirer la vue. La nuit arrive alors que nous papotons, Grenoble s’illumine et ça en jette pas mal. Émeline mange tout mon chocolat 70% (ce qui n’est pas vrai du tout mais je la charrie).

D’où nous sommes, nous voyons des feux d’artifice dans un rayon assez impressionnant, peut-être 10 km. Notre hauteur, et parfois la distance, nous les fait néanmoins tous paraître un peu ridicules. Ne leur prêtant plus guère d’attention, nous installons nos lits pour la nuit à la belle étoile, et quelle nuit !

Le vent s’intensifie très progressivement. Émeline a mis son tarp sur son duvet, calé par de grosses pierres. De mon côté je me suis recouvert de la toile supérieure de ma tente. Le vent la fait un peu claquer et je trouve difficilement le sommeil. Malgré diverses tentatives de mieux la border, pour lui laisser le moins de mou possible, à 2h30 je ne tiens plus et déménage.

Je m’installe confortablement dans l’herbe un peu plus haut, à l’abri du vent, les conditions sont bien plus agréables. Je laisse un petit mot sous une pierre pour lui éviter de cogiter au réveil. En fin de nuit le vent a continué à s’intensifier, il a rattrapé son niveau au spot initial, anéantissant à nouveau mon sommeil.

14 160 pas / 10,7 km (tracé 5,1 km) / 760m D+ / 65m D-