Vadrouilles Attentives

26 juillet

J’ai du temps avant le départ du car, les insectes chantent déjà bien, annonçant une journée chaude, mais la température est encore agréable et j’erre dans des quartiers à l’écart du centre. S’y côtoient des bâtiments administratifs, quelques ruines, des commerces, des rues résidentielles bien ombragées, un peu de graffiti et de street art, c’est très paisible.

Le trajet en car durant plusieurs heures, je prends garde à faire de belles provisions dans une boulangerie. Le paysage qui défile est sec, jauni, parsemé d’arbres verts, ondulant de collines où la roche affleure.

De retour en Croatie
De retour en Croatie

J’arrive en fin d’après-midi à Split, deuxième ville la plus peuplée de Croatie avec environ 167000 habitants. Classée à l’UNESCO, elle est également l’une des plus touristiques, sa position en bord de mer Adriatique, et le charme de la vieille ville n'étant pas étrangers à son succès. Au cours de son histoire, Split a été sous la domination de la République de Venise pendant plusieurs siècles, ainsi on retrouve dans la vieille ville cette influence vénitienne.

J’ai réservé, via le site Booking, un lit dans une auberge de jeunesse. Une fois mes affaires déposées, je sors faire quelques provisions et trouver un magasin de sport. Je pense avoir le temps de refaire une partie du Velebit en sens inverse pour revenir à pied à Krivi Put. Pour cela je me rachète une paire de bâtons de marche neufs.

A l’auberge de jeunesse je laisse une demi-tablette de chocolat, c’est surtout pour ne porter que le nécessaire comme d’habitude, en pratique ça se révèle un moyen efficace de sociabiliser, notamment avec la gente féminine. Je parle un peu avec Margot, qui vient de Belgique et profite de ses vacances en mode interrail (pass permettant de voyager à travers l’Europe en train), nous échangeons nos numéros et prévoyons de boire un verre ensemble plus tard. Je fais aussi la connaissance de Sami, un jeune français, seul, en interrail également, du genre sociable et là pour s’amuser.

Ambiance nocturne dans les rues de la vieille ville à Split
Ambiance nocturne dans les rues de la vieille ville à Split
Tomber sur une plaque d'immatriculation de mon département, dans une pure échoppe à touristes en pays étranger, m'a bien fait rire.
Tomber sur une plaque d'immatriculation de mon département, dans une pure échoppe à touristes en pays étranger, m'a bien fait rire.

Tous les trois nous flânons ensemble le soir venu, déambulons dans les rues étroites, tarabiscotées, et très animées de la vieille ville, descendant des pintes dans différents bars. Je passe une soirée très agréable malgré la foule et le cadre urbain, rien à voir avec mon expérience à Mostar. Hélas je ne dois pas me coucher tard, demain matin très tôt je monterai dans un deuxième car, pour me remonter sur la côte croate à hauteur du parc Sjeverni Velebit.

Il se trouve que nombreux sont ceux qui font la fête ici, l’auberge de jeunesse est très petite, c’est une sorte d’appartement rénové et transformé, l’entrée donne directement sur le dortoir et les entrées/sorties toute la nuit ne sont pas très discrètes. Bref, j’ai passé une nuit très peu reposante. Quitte à être naze le lendemain, j'eus sans doute du faire la nouba une partie de la nuit moi aussi.

27 juillet

Le réveil sonne très tôt, je fais le moins de bruit possible et m’éclipse. Détour boulangerie, sac en soute, fesses posées, tête contre la vitre, c’est parti. Tarif : 206kn +10kn pour bagage en soute, soit environ 30 €.

Nous passons par tous les petits bleds de la côte, faisons des détours par des îles, prenant le bac au retour (l’occasion de se dégourdir les pattes et prendre l’air). Le trajet parait interminable, et ce n’est pas loin d’être la vérité puisqu’il dure plus de sept heures ! Un mois plus tôt, je décrivais ces îles que je contemplais depuis les hauteurs du Velebit comme des morceaux de désert déchirés, posés sur la mer. Vus de plus près, l’impression désertique est confirmée, c’est très sec et pas grand-chose n’y pousse !

Paysages arides en chemin, et en arrière-plan les montagnes traversées au début de cette aventure<br>
Paysages arides en chemin, et en arrière-plan les montagnes traversées au début de cette aventure
Quand tu achètes un billet de bus et que tu te retrouves sur un bateau.
Quand tu achètes un billet de bus et que tu te retrouves sur un bateau.

Je descends à l’arrêt pour Jablanac, ce village est à hauteur du refuge Alan, où j’avais rencontré et marché avec la famille Damjanić Babac, à l’extrémité sud du parc naturel Sjeverni Velebit. Ecrire “à hauteur” est aussi vrai que faux, en pratique il n’y a que 5 kilomètres à vol d’oiseaux entre les deux, ils sont quasi à la même latitude, mais 1300 mètres d'altitude les séparent.

J’avais peut-être caressé l’idée de monter au refuge Alan directement, mais l’heure a franchement tourné. Il y a un chouïa de marche pour Jablanac, en contrebas, en bord de mer. Descendre alors que je voulais monter, la raison surprend parfois.

En arpentant une rue qui descend dans le village, je guette les guesthouses, elles indiquent ne pas avoir de chambre libre. Je continue mon chemin. On m’appelle, je me retourne, une dame âgée me fixe, un index en l’air. Suivant son doigt je lève la tête, et suis surpris de trouver un panonceau que je n’avais pas vu.

Je lui demande combien c’est pour une nuit. De mémoire j'ai payé 70 kunas, soit environ 35 €. Sans surprise, c’est beaucoup plus cher que les prix pratiqués dans les terres, et semble cibler une population de touristes.

Je pose mes affaires dans une chambre de la maison, il y a pas mal de meubles, c’est dans son jus. La propriétaire a un caractère un peu étrange, je la sens un peu froide, mais en même temps dépendante, et en manque de compagnie. Elle ne parle pas un mot d’anglais, notre meilleure chance est l’italien, mais avec mes 3 semaines de DuoLingo* je ne fais aucune prouesse.

* Une application sympathique pour apprendre des langues étrangères.

Je finis par aller faire un tour. Le village est construit autour de son petit port de plaisance encaissé. L’eau de la mer, transparente et turquoise, m’appelle. Je résiste un peu, épie un moment des petits crabes en balade sur les rochers, puis découvre que le grand hôtel en bord de mer est une friche, que j’explore. Au pied de cet hôtel, de l’autre côté de la route, il y a une sorte de petite esplanade en béton qui sert de plage. Je vais m’installer au milieu des familles, enlève mes vêtements, et en boxer me glisse dans l’eau. J’y crawle, j’y brasse, y flotte et barbote, avec un certain délice ! Après ça je rentre prendre une douche, me cale un restau. Le temps vire orageux et je savoure l’ambiance avant de m’endormir.

Vue sur Jablanac depuis l'hôtel abandonné
Vue sur Jablanac depuis l'hôtel abandonné
28 juillet

L'idée aujourd'hui est de rejoindre le refuge Alan, 1300m de dénivelé plus haut, sachant que c'est surtout de l'asphalte, et que la météo annonce de grosses trombes. Dans ma tête, le voyant d'alerte "Plan foireux" clignote frénétiquement.

Je quitte la guesthouse et sa propriétaire un peu lunatique. Je profite du petit-déjeuner continental dans un hôtel, puis me dirige vers une antenne du club de randonnée, qui par chance se trouve dans ce village. Innocemment j'y vais m'enquérir de la météo et de la faisabilité d'un trajet à pied en direction du refuge d'Alan, en réalité j'espère trouver un moyen de m'y faire emmener, et ça marche. On me propose de m'emmener à Alan en voiture, moyennant quelques kunas.

Le temps se détériore, vire à l'orage, aux rideaux de pluie. L'ambiance n'a plus rien à voir avec celle que j'ai connue un mois auparavant. Ce déluge, qui rend l'air humide et froid, coupe toute velléité d'aller courir les chemins et les sommets.

Je ne suis pas seul à attendre que la pluie passe. Au refuge je rencontre Tanja, Silvija, Ivan. Ils suivent le Premužićeva trail, et attendent que le mauvais temps passe. Nous passons l'après-midi au refuge, discutant de temps en temps, pendant que je dessine et qu'ils jouent au UNO. Je fais quelques parties avec eux, plus tard on traîne dans le dortoir et on continue à papoter. Le courant passe bien entre nous, c'est chouette. La météo ne s'améliore pas, alors ils décident de passer une deuxième nuit au refuge.

Radical changement d'ambiance
Radical changement d'ambiance
Passe-temps sans prétention mais toujours agréable à réaliser<br>
Passe-temps sans prétention mais toujours agréable à réaliser
29 juillet

Je suis le dernier levé, mais le premier prêt, ce qui ne manque pas de les surprendre, on sent l’entraînement !

Tanja et Silvija ayant montré un intérêt pour mes dessins, je leur en offre un à chacune. Nous avons un bref bout de chemin à parcourir ensemble, nous profitons de cette opportunité pour faire quelques photos et vidéos, et plaisanter encore, le baume au cœur.

Le mélange habituel curiosité/trouille des vaches croisées en chemin ajoute à la bonne humeur.
Le mélange habituel curiosité/trouille des vaches croisées en chemin ajoute à la bonne humeur.

Nous nous séparons là où un mois plus tôt, avec Sandra, Alan, Josip et Maura, nous avions rencontré le berger à la pelote de fil tombée du quad et déroulée sur des kilomètres. Les aurevoirs sont douloureux, je fais bonne mine, mais une fois seul je suis secoué, j'ai les larmes aux yeux. Il y a quelque chose d'aussi beau et riche que brutal dans ces rencontres éphémères.

Un peu plus loin, je tombe sur un de ces fameux chiens de berger redoutables. Haut sur patte, costaud, le collier à pointes autour du cou. A côté, nos patous ont l'air de nounours. Il s'approche en grognant et je ne fais pas le malin. A ma gauche en arrive un deuxième... J'oublie les conseils habituels : parler doucement, regarder ailleurs, faire semblant de bailler, avoir l'air le plus inoffensif possible. Ces deux-là ont l'air d'en avoir après moi. Je tends mes bâtons, un devant chaque chien, pour les garder à distance. Ils continuent d'approcher, grognant... Je me baisse rapidement, attrapant une pierre, aussitôt ils déguerpissent, visiblement familiers de ce traitement. Ouf, j'ai eu chaud !

Si je suis revenu à Alan, c'est pour profiter des quelques jours devant moi afin de rentrer à Krivi Put à pied, refaisant ainsi le début de l'aventure qui m'avait tant marqué. Cette fois, j'avance vers le nord, et l'idée est de prendre des chemins différents, espérant découvrir une autre facette de ces paysages.

Je continue ainsi mon bout de chemin, appréciant qu'un peu de lumière arrive enfin. Le décor est vert, humide, oscillant entre forêts et quelques clairières. C'est un paysage plus classique. La couverture nuageuse et le soudain retour à la solitude me mettent dans un état d'esprit un peu triste.

J'ai l'impression de redécouvrir la pluie.
J'ai l'impression de redécouvrir la pluie.

A force de piste, je rejoins le refuge Zavižan, où j'ai également des souvenirs, notamment la rencontre avec les deux suisses, le trio de marcheurs, ma plâtrée de graines de chia renversée dans la chambre... J'y découvre cette fois un parking bien rempli, des touristes un peu partout, un patron de refuge pas super sympa. C'est l'effet haute saison j'imagine. Bref je file de là aussi vite que possible ! Cette nouvelle traversée de Sjeverni Velebit est un énorme pétard mouillé.

Je discute rapidement avec la demoiselle à l'entrée du parc, qui se souvient de moi. Je lui achète quelques souvenirs à offrir à mes proches, puis reprends mon chemin, à travers la forêt et le calme. La solitude est quand même bien plus appréciable que les hordes de touristes.

Un peu de baume au cœur en chemin, quand une personne inspirée s'est jouée du traditionnel marquage "rond blanc dans un cercle rouge".<br>
Un peu de baume au cœur en chemin, quand une personne inspirée s'est jouée du traditionnel marquage "rond blanc dans un cercle rouge".

En passant près d'une maison, un berger allemand se met à me suivre, visiblement nous n'avons pas la même conception de la solitude. Il est (très) attachant, mais un kilomètre plus loin il est encore derrière moi, et je crains qu'il ne délaisse son foyer, que son propriétaire le cherche. Ça me fend le cœur mais la seule façon dont j'arrive à lui faire rebrousser chemin est en jetant des petites pierres dans sa direction... Cinq minutes plus tard je me retourne et il est revenu, à nouveau je dois le chasser.

Je repasse à Oltari, où on m'avait invité à manger. Je voulais donner des nouvelles aux gens que j'avais rencontrés mais c'est quelqu'un d'autre qui est là, alors je lui laisse un mot à leur transmettre.

J'ai au final plus de temps devant moi que de kilomètres à parcourir. Je pose donc le bivouac assez tôt et dessine.

Moralité de cette journée de marche : laisser les bons souvenirs en paix, la déception est trop facile. Finalement j'y retrouve des bribes de spiritualité Vipassana : accepter que tout est en perpétuellement changement, ne pas chercher à retenir les choses ou une image que l'on se fait d'elles, c'est voué à la douleur dans un monde qui n'est jamais figé.

Paysage de fin de journée, une dernière gorgée de coucher de soleil sur la mer.
Paysage de fin de journée, une dernière gorgée de coucher de soleil sur la mer.
30 juillet

Au programme du jour : beaucoup de dessin, pour l'anniversaire de ma mère, mais aussi pour Ris et Filip (que j'avais croisés au refuge Rossijevo).

Rester autant de temps posé dans l'herbe est l'occasion de rencontrer pas mal d'insectes, telle qu'une punaise originale, ou une éblouissante rosalie des Alpes !

J'emplis mes sens de ces paysages, et reste à traîner le soir, étalé dans l'herbe face au soleil se couchant sur la mer.

Cette superbe rosalie des Alpes semble fan de mon petit panneau solaire.
Cette superbe rosalie des Alpes semble fan de mon petit panneau solaire.
Sofa extra-plat et décor XXL
Sofa extra-plat et décor XXL
31 juillet

J'ai rendez-vous demain à Krivi Put. La barrière de la langue m'a fait écarter toute tentative de décaler la date de mon retour. Tant pis, je flâne, ralentis encore davantage, fais quelques détours, dessine encore plus.

Dans les bois, je me gave de framboises sauvages, observe encore la flore, et la faune telle ce chevreuil qui m'épie depuis des rochers, avant de s'éloigner en aboyant de manière caractéristique.

Camouflage premium.
Camouflage premium.
Petite orgie de framboises sauvages en chemin
Petite orgie de framboises sauvages en chemin

Nombreuses sont les ruines, éparpillées le long de chemins que plus grand-monde ne semble emprunter. Une arche en pierres tenant à peine debout, prise d'assaut par des clématites luxuriantes, et me voilà rêvassant de récits d'aventure au cœur de la jungle.

Un panneau indiquant Krivi Put est abrégé : K. Put. Décidément, entre ça et la signification du nom de ce village (mauvais chemin), j'ai vraiment opté pour un drôle de point de départ !

Ce soir je bivouaque au sommet d'une colline, dans un joli coin de forêt.

Je me suis incrusté dans les dessins que je réalise pour Filip et Ris&nbsp;🤫
Je me suis incrusté dans les dessins que je réalise pour Filip et Ris 🤫
Nombreuses sont les ruines, sur lesquelles la végétation reprend ses droits.
Nombreuses sont les ruines, sur lesquelles la végétation reprend ses droits.
Il est si difficile de se lasser de ces vues !
Il est si difficile de se lasser de ces vues !
1er août

Camp plié, en quelques kilomètres je suis à Krivi Put. Je retrouve Julijana et Milé, comme je les avais quittés. Un chiot me fait la fête. La barrière du langage n'est pas plus simple. Je suis invité à boire du rakia, mais avec le trajet en moto qui m'attend, je réduis au maximum.

De retour, 36 jours plus tard.
De retour, 36 jours plus tard.

Pour les remercier, je leur offre deux dessins, la bouteille que j'ai ramenée de Mostar, le bâton de marche avec lequel j'ai fait toute la traversée (pas celui en bois), et j'ai aussi prévu du cash, que Julijana décline.

Je ne m'attarde pas plus que ça, effarouché par cette barrière des langues, et ne sachant si je les dérange, s'ils sont pressés que je les débarrasse de la moto qui occupe un coin de leur grange depuis maintenant 5 semaines. Milé a eu la précaution de poser des cartons dessus, ce sont eux qui ont récolté les fientes des oiseaux perchés sur les poutres.

J'avais une petite inquiétude concernant la batterie, mais c'est bon, la moto démarre. Reprendre le guidon après 5 semaines à pied, véhicule un peu chargé, et un verre de rakia dans le nez, ça met un peu la pression, mais ça va, pas de casse.

Je circule sur les petites routes dans les terres, m'arrêtant quand je vois un panneau indiquant la vente de miel. Ainsi au bout d'un chemin, j'atteins une maison où la propriétaire parle un peu français, car elle a des amis en France et y va de temps en temps.

La lumière est très vive, le téléphone surchauffe et je dois donc éteindre l'écran. Pas facile quand il s'agit de ton GPS. Tant pis je sillonne, c'est un tout autre exercice, une toute autre vitesse, je n'ai plus le loisir de regarder les fleurs, mais je retrouve à deux roues ce sentiment de liberté si fort à deux pieds. Je vois quantité de recoins de campagne, de petits villages. En fin d'après-midi midi, la pluie s'invite, et je me rappelle la réputation de savonnette des routes croates... alors à moto c'est encore plus craignos. Je roule sur des œufs.

Je sors du pays, traverse très rapidement la Slovénie qui est à cet endroit large d'à peine 30 kilomètres, puis roule à travers une partie de l'Italie. Le temps est radieux, filant vers les montagnes, je me retrouve sur un réseau secondaire avec très peu de circulation et des virages comme les motards les apprécient.

J'atterris dans un camping, où on m'attribue un emplacement en sérieuse pente...

2 août

Il y a eu un orage pendant la nuit. Je ne sais pas si c'est un effet du sol en pente, ou de la légèreté de la tente, mais je me réveille avec le matelas trempé, et à l'intérieur de la tente plusieurs flaques d'eau de 5 cm de profondeur.

Le thème de la journée va rester l'humide. Je me faisais une joie de traverser les Alpes italiennes par les petites routes mais je prends des trombes et des trombes.

La météo se calme pendant la traversée de l'Autriche, et je peux me faire plaisir sur les routes sinueuses, avant qu'à nouveau le ciel se déchaîne. J'atterris en hypothermie dans un village allemand, en baissant les bras l'eau coule des manches de ma veste, alors je me jette dans un restaurant pour me réchauffer.

En sortant, je circule sur les routes de campagne au revêtement impeccable, avec une lumière douce de fin de journée. Pour récupérer les clés d'une chambre réservée sur Booking j'ai droit au dialogue de sourds le plus épique de ma vie, un drôle de souvenir.

3 août

Après une traversée de la Forêt Noire et un plein de belles viennoiseries, mes roues foulent de nouveau le sol français. Je m'offre un petit détour par une friche énorme que j'avais eu l'occasion de visiter quelques années plus tôt. J'atteins la maison en fin de journée.