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2 juillet

Dès le matin, je transpire à seaux en faisant un détour difficile et long par les pics Butinovača et Siroki kuk. À un endroit, j'ai même dû utiliser une corde pour descendre mon sac. Deux heures plus tard, j’ai rejoint un semblant de civilisation, c'est-à-dire une route et quelques bâtiments qui semblent inoccupés. J’ai cherché en vain des informations sur un éventuel bus pouvant m’amener à Gospić, une ville située à 20 kilomètres, pour m’y ravitailler. Je tente un peu de stop, sans succès.

En continuant à pied, je tombe sur un camping où se déroule un petit festival hippy moderne. Au programme : yoga, méditation, psytrance, ... Ce festival vient de commencer et dure la semaine. Lucas, un des managers, me propose de m'emmener à Gospić, mais j'ai un peu de temps avant le départ. Je commande une bière fraîche au bar. Vingt minutes plus tard, la psy-dub-indianisée m’a charmé et je suis déjà en train de danser.

Une bonne journée est une journée qui commence par des détours sur des sommets !
Une bonne journée est une journée qui commence par des détours sur des sommets !

Pendant la séance de méditation qui suit, Lucas me fait signe, avec Emanuele qui se joint à nous, nous partons en voiture. Nous faisons connaissance durant le trajet, par la fenêtre les mains d'Emanuele flottent dans le vent. Lucas nous dépose au supermarché pendant qu'il a des formalités à gérer.

Face à la soudaine et opulente débauche des rayonnages longs de dizaines de mètres, je suis béat, presqu'incrédule. En théorie je dois gérer ma nourriture de façon optimisée et raisonnable, ça promet d'être difficile. La concentration est de mise : ne pas se laisser tenter, ne pas se laisser tenter.

Mes emplettes faites, j’aide Emanuele à trouver les éléments sur sa liste. Il s’agit de courses pour le festival, ainsi qu’une poignée de demandes diverses (protections hygiéniques, cigarettes…) Dans la file d’attente un coup d'œil à mon panier me fait douter de ma raison... fromage frais à étaler, spaghetti, jus de pomme, le reste n'est que céréales, chocolat, fruits séchés, biscuits et barres diverses ! 

Dans cette aventure qui est dans l'aventure, nous faisons des détours, caddie chargé, sur des trottoirs troués, riant, longeant des immeubles dont les murs portent encore quelques impacts.

Entre marcher, les petites tâches quotidiennes, dessiner, tenir un journal, envoyer quelques nouvelles, mes journées sont remplies à bloc. Par ailleurs mon genou gauche est encore sensible de ma récente chute, et quelques ampoules persistent. Rester un peu au festival me permettrait de me reposer, de rattraper le retard sur le carnet, et puis de lâcher-prise, non ? Passer de l’état toujours mouvant et souvent seul, à statique au milieu de gens que je ne connais pas encore, ça fait presque peur mais ça se tente. Sortir de sa zone de confort n'est-il pas un des leitmotivs de cette aventure ?

Aujourd'hui j'ai fait plusieurs choses que je n'avais pas faites depuis une semaine : des courses, rouler en voiture, prendre une douche, écouter de la musique...  Ça fait du bien de varier les plaisirs.

Des murs portent encore les traces de la guerre qui a mené à l'éclatement de la Yougoslavie 20 ans plus tôt.
Des murs portent encore les traces de la guerre qui a mené à l'éclatement de la Yougoslavie 20 ans plus tôt.
Ce qui est habituellement un camping est le temps d'une semaine réservé pour le festival.
Ce qui est habituellement un camping est le temps d'une semaine réservé pour le festival.
Chaque jour, diverses séances de méditation, yoga, etc sont au programme.
Chaque jour, diverses séances de méditation, yoga, etc sont au programme.
Je profite de ce temps de repos pour dessiner.
Je profite de ce temps de repos pour dessiner.

Merci aux croates pour leur accueil une fois de plus !

Matinée : 9,4km +485m -290m